
Choisir entre REER et CELI ne se résume pas à l’âge, mais à votre tranche d’imposition actuelle et future ; le REER est fiscalement plus puissant si votre revenu dépasse 55 000 $.
- Le REER offre une déduction fiscale immédiate, réduisant votre revenu imposable lorsque votre taux marginal est élevé.
- Le CELI garantit des retraits non imposables à la retraite, protégeant vos prestations gouvernementales comme la PSV.
Recommandation : Analysez votre taux marginal d’imposition : s’il est élevé aujourd’hui et potentiellement plus bas à la retraite, maximisez votre REER. Dans le cas contraire, le CELI est votre meilleur allié.
En tant que planificateur financier, une question revient sans cesse : « Dois-je investir dans mon REER ou mon CELI ? ». Pour de nombreux épargnants entre 30 et 50 ans, cette décision semble complexe, souvent réduite à une simple préférence personnelle. La plupart des conseils se limitent à dire que le REER sert à la retraite et le CELI aux projets à court terme. Cette vision est non seulement simpliste, mais elle vous fait passer à côté d’une optimisation fiscale majeure. D’autres véhicules d’épargne existent, comme le REEE pour les études des enfants ou l’investissement dans des actions à dividendes pour générer un revenu passif, mais la pierre angulaire de votre stratégie repose sur le duo REER/CELI.
Mais si la véritable clé n’était pas la nature du projet, mais bien votre situation fiscale actuelle et future ? L’arbitrage entre ces deux régimes est un puissant levier d’optimisation qui dépend directement de votre revenu. Comprendre quand et pourquoi privilégier l’un par rapport à l’autre peut transformer radicalement le montant net dont vous disposerez à la retraite. Un mauvais choix aujourd’hui peut se traduire par des milliers de dollars d’impôts supplémentaires ou des prestations gouvernementales réduites plus tard.
Cet article va au-delà des généralités pour vous fournir une analyse stratégique. Nous allons décortiquer, chiffres à l’appui, pourquoi le REER devient une arme redoutable au-dessus d’un certain seuil de revenu. Nous verrons comment le CELI peut servir à la fois de filet de sécurité et de complément de retraite non imposable. Enfin, nous aborderons des points cruciaux souvent négligés : l’impact des frais de gestion, les risques fiscaux d’un retrait anticipé et l’ordre optimal de décaissement de vos actifs pour une retraite sereine et fiscalement efficace.
Pour vous aider à naviguer dans ces décisions complexes, cet article décortique les stratégies essentielles à connaître. Voici un aperçu des points que nous allons aborder pour éclairer votre chemin vers une retraite confortable.
Sommaire : REER ou CELI : comment faire le bon choix fiscal pour votre avenir ?
- Pourquoi le REER est plus avantageux si votre salaire dépasse 55 000 $CAD ?
- Comment le CELI sert de fonds d’urgence et de complément de retraite non imposable ?
- Gestion active ou passive : pourquoi les frais de gestion de 2% mangent votre retraite ?
- Le risque fiscal de retirer ses REER avant la retraite pour payer des dettes
- Dans quel ordre retirer vos placements à 65 ans pour ne pas perdre la pension de vieillesse (PSV) ?
- Banques, Énergie, Télécoms : pourquoi le TSX est-il un marché de dividendes incontournable ?
- REEE familial ou individuel : quelle stratégie pour maximiser les subventions gouvernementales (SCEE/IQEE) ?
- Comment protéger votre patrimoine face à l’inflation et aux taux directeurs de la Banque du Canada ?
Pourquoi le REER est plus avantageux si votre salaire dépasse 55 000 $CAD ?
Le Régime enregistré d’épargne-retraite (REER) n’est pas simplement un compte d’épargne ; c’est avant tout un outil de report d’impôt. Son principal avantage réside dans la déduction fiscale qu’il procure. Chaque dollar cotisé réduit votre revenu imposable de l’année en cours. Cet avantage est d’autant plus significatif que votre taux marginal d’imposition est élevé. Au Canada, les paliers d’imposition progressifs font que plus votre revenu augmente, plus chaque dollar supplémentaire est taxé lourdement. La véritable puissance du REER se manifeste lorsque votre cotisation vous fait basculer dans une tranche d’imposition inférieure, générant un remboursement d’impôt substantiel.
Les statistiques le confirment : le REER est majoritairement utilisé par les contribuables à revenus plus élevés. En effet, selon les dernières données de Statistique Canada de 2023, 54,0 % des cotisants au REER ont un revenu de 80 000 $ ou plus. Pourquoi ? Parce que l’économie d’impôt est directement proportionnelle au taux marginal. Pour un revenu supérieur à 55 000 $, ce taux devient suffisamment important pour que la déduction REER crée un effet de levier financier significatif.
Prenons un exemple concret : un professionnel en génie au Québec avec un revenu de 123 314 $. En cotisant 10 % de son salaire, soit 12 331 $, à son REER, il réduit son revenu imposable à 110 983 $. Cette simple opération le fait passer à un palier d’imposition inférieur (41,12 %), générant un remboursement d’impôt de 5 602 $. Cet argent, au lieu d’être payé en impôt, peut être immédiatement réinvesti, par exemple dans un CELI, créant un cercle vertueux d’épargne.
La stratégie optimale consiste donc à calculer son plafond de cotisation (18 % du revenu de l’année précédente, jusqu’à un maximum) et à cotiser suffisamment pour maximiser le retour fiscal. L’objectif est de cotiser pendant vos années de revenus les plus élevés et de retirer les fonds à la retraite, lorsque votre revenu, et donc votre taux d’imposition, sera vraisemblablement plus bas.
En planifiant soigneusement, le REER devient plus qu’un simple outil de retraite ; c’est un instrument de gestion fiscale active tout au long de votre carrière.
Comment le CELI sert de fonds d’urgence et de complément de retraite non imposable ?
Le Compte d’épargne libre d’impôt (CELI) est souvent perçu comme un simple compte d’épargne amélioré, mais son véritable pouvoir réside dans sa flexibilité et son absence totale d’imposition au retrait. Contrairement au REER, les cotisations au CELI ne sont pas déductibles d’impôt. Cependant, tous les rendements générés et les retraits effectués sont entièrement libres d’impôt. Cette caractéristique en fait un outil polyvalent exceptionnel, servant à la fois de fonds d’urgence et de complément stratégique à votre revenu de retraite.
En tant que fonds d’urgence, le CELI est imbattable. Si une dépense imprévue survient, vous pouvez retirer les fonds nécessaires sans aucune pénalité fiscale. Mieux encore, les droits de cotisation correspondant au montant retiré sont récupérés dès l’année civile suivante. Cette flexibilité vous offre une tranquillité d’esprit qu’aucun autre véhicule de placement ne peut égaler. Il n’est donc pas surprenant que, d’après Statistique Canada pour l’année fiscale 2023, la moitié des cotisants au CELI aient un revenu inférieur à 60 000 $, car il répond parfaitement à leurs besoins de liquidité et d’épargne à l’abri de l’impôt.
À la retraite, le CELI devient un atout majeur. Les retraits de votre FERR (le prolongement de votre REER) sont considérés comme un revenu et sont donc imposables. Ces revenus supplémentaires peuvent réduire, voire éliminer, vos prestations gouvernementales basées sur le revenu, comme la Pension de la sécurité de la vieillesse (PSV). Les retraits du CELI, étant non imposables, n’ont absolument aucun impact sur ces prestations. Il vous permet de combler vos besoins financiers sans augmenter votre revenu imposable, préservant ainsi intégralement vos rentes gouvernementales.
Le tableau ci-dessous met en lumière les différences fondamentales entre le CELI et le REER, vous aidant à visualiser quel outil correspond le mieux à votre profil.
| Critère | CELI | REER |
|---|---|---|
| Plafond 2025 | 7 000 $ 4 | 32 490 ou 18% du revenu |
| Déduction fiscale | Non | Oui |
| Imposition au retrait | Non imposable | Imposable |
| Impact sur PSV | Aucun impact sur les prestations 4 | Peut réduire la PSV |
| Flexibilité | Droits récupérés l’année suivante 4 | Droits perdus définitivement |
En somme, le CELI n’est pas un simple compte d’épargne. C’est un couteau suisse financier : un fonds d’urgence accessible, un moteur de croissance à l’abri de l’impôt et un complément de revenu de retraite stratégique qui protège vos prestations durement gagnées.
Gestion active ou passive : pourquoi les frais de gestion de 2% mangent votre retraite ?
Une fois que vous avez choisi entre le REER et le CELI, la bataille n’est qu’à moitié gagnée. Le choix des produits d’investissement à l’intérieur de ces comptes est tout aussi crucial. La distinction fondamentale se situe entre la gestion active, typique des fonds communs de placement (FCP) traditionnels, et la gestion passive, incarnée par les fonds négociés en bourse (FNB) indiciels. La différence de coût entre ces deux approches est colossale et peut amputer une part significative de votre patrimoine à long terme.

Les fonds communs de placement activement gérés par des gestionnaires de portefeuille prélèvent des frais de gestion (ratio des frais de gestion ou RFG) qui se situent souvent entre 2 % et 3 %. Ces frais, qui semblent minimes à première vue, agissent comme un frein constant sur votre rendement. À l’inverse, les FNB passifs, qui se contentent de répliquer un indice boursier comme le S&P/TSX, ont des frais beaucoup plus bas. Selon une comparaison des frais de gestion au Canada, l’écart est frappant : le RFG moyen des FNB de répartition d’actifs est de seulement 0.18%, tandis que les fonds équivalents en fonds mutuels dépassent souvent 2%.
Pour illustrer l’impact de cet écart, considérons le tableau suivant. Il montre la croissance d’un investissement annuel de 1 000 $ sur 15 ans, en supposant un rendement brut identique. La seule variable est le ratio des frais de gestion.
| Type de fonds | RFG | Frais sur 15 ans (1000/an) | Valeur finale |
|---|---|---|---|
| Fonds mutuel classique | 2 % | 3 501 $ | 19 157 $ |
| FNB indiciel | 0,54 % | 1 011 $ | 21 646 $ |
| Différence | – | 2 490 $ | +2 489 $ |
Comme le démontre cette simulation basée sur des données de Gerez Mieux Votre Argent, l’investisseur ayant opté pour le FNB se retrouve avec près de 2 500 $ de plus dans ses poches, uniquement grâce à la réduction des frais. Sur une carrière complète de 30 ou 40 ans, cet écart devient exponentiel et peut représenter des dizaines, voire des centaines de milliers de dollars.
Opter pour une stratégie d’investissement passive à faibles frais via des FNB au sein de votre REER ou CELI est l’une des décisions les plus rentables que vous puissiez prendre pour votre avenir financier. La gestion active promet de battre le marché, mais statistiquement, très peu de gestionnaires y parviennent sur le long terme après déduction des frais.
Le risque fiscal de retirer ses REER avant la retraite pour payer des dettes
Utiliser son REER comme un guichet automatique pour régler des dettes à la consommation ou faire face à des imprévus est l’une des erreurs financières les plus coûteuses. Chaque retrait anticipé d’un REER (hors régimes spécifiques comme le RAP ou le REEP) entraîne une double pénalité : une retenue d’impôt immédiate et une augmentation de votre revenu imposable pour l’année.
Premièrement, l’institution financière est obligée de retenir un impôt à la source sur le montant retiré : 10 % au Québec (20 % pour le reste du Canada) pour un retrait jusqu’à 5 000 $, et ce taux grimpe jusqu’à 30 % pour les montants plus élevés. Ce n’est qu’un acompte. Deuxièmement, et c’est là que le bât blesse, le montant total du retrait est ajouté à votre revenu annuel. Si ce retrait vous propulse dans une tranche d’imposition supérieure, l’impôt final à payer sera bien plus élevé que la simple retenue à la source. Vous perdez non seulement une partie de votre capital, mais vous perdez aussi définitivement les droits de cotisation associés à ce montant. C’est un aller simple vers l’appauvrissement de votre épargne-retraite.
Il existe des alternatives bien plus judicieuses pour faire face à un besoin de liquidités. Le Régime d’accession à la propriété (RAP) permet de retirer jusqu’à 60 000 $ de son REER sans imposition immédiate pour l’achat d’une première maison, à condition de le rembourser sur 15 ans. De même, le Régime d’encouragement à l’éducation permanente (REEP) autorise des retraits pour financer des études, remboursables sur 10 ans. En dehors de ces cas précis, des solutions comme une marge de crédit hypothécaire peuvent offrir des taux d’intérêt plus faibles que le coût fiscal d’un retrait REER.
La planification est essentielle. Selon les données du Régime de pensions du Canada pour 2024, la prestation mensuelle moyenne du RPC est de 831,92 $, bien loin du maximum de 1 364,60 $. Chaque dollar retiré prématurément de votre REER est un dollar qui ne travaillera plus pour vous et qui ne complétera pas ces rentes gouvernementales souvent insuffisantes.
Avant de toucher à votre REER, évaluez toutes les autres options. Cet argent est destiné à votre avenir, et le piger aujourd’hui, c’est hypothéquer votre sécurité financière de demain.
Dans quel ordre retirer vos placements à 65 ans pour ne pas perdre la pension de vieillesse (PSV) ?
La phase de décaissement à la retraite est aussi critique que la phase d’accumulation. Un ordre de retrait mal planifié peut non seulement augmenter votre facture fiscale, mais aussi entraîner la récupération de votre Pension de la sécurité de la vieillesse (PSV). La PSV est une prestation gouvernementale versée aux Canadiens de 65 ans et plus, mais elle est soumise à un test de revenu. Si votre revenu net dépasse un certain seuil (86 912 $ pour 2023), vous devez rembourser une partie ou la totalité de la prestation. La clé est donc de gérer vos retraits pour maintenir votre revenu imposable sous ce seuil le plus longtemps possible.
La stratégie de décaissement optimale suit une logique précise pour minimiser le revenu imposable. D’abord, il faut épuiser les sources de revenus qui n’affectent pas ou peu votre revenu imposable. Ensuite, on puise dans les comptes enregistrés de manière contrôlée.
Voici l’ordre de décaissement recommandé par de nombreux planificateurs financiers pour protéger votre PSV :
- Épuiser les comptes non enregistrés : Commencez par utiliser l’argent de vos comptes de placement non enregistrés. Seuls les gains en capital et les dividendes sont imposables, ce qui limite l’impact sur votre revenu annuel.
- Retirer du FERR jusqu’au seuil : Une fois le REER converti en FERR (au plus tard à 71 ans), vous êtes obligé de faire des retraits minimaux chaque année. Planifiez de ne retirer que le minimum obligatoire, ou juste assez pour rester sous le seuil de récupération de la PSV. Une technique efficace est le fractionnement du revenu de pension, qui permet de diviser jusqu’à 50% de votre revenu de FERR avec votre conjoint pour réduire l’impôt global du couple.
- Utiliser le CELI : C’est ici que le CELI révèle toute sa puissance. Puisque les retraits sont 100% non imposables, vous pouvez y puiser pour combler tous vos besoins de liquidités supplémentaires sans que cela n’affecte votre revenu net et donc votre droit à la PSV.
- Reporter le RPC : Si possible, retarder le début de vos prestations du Régime de pensions du Canada (RPC) jusqu’à 70 ans peut augmenter le montant de vos rentes jusqu’à 42%. Cela fournit un revenu plus élevé et garanti plus tard dans la vie, lorsque d’autres sources pourraient être épuisées.

En adoptant cet ordre stratégique, vous ne vous contentez pas de dépenser votre argent ; vous optimisez votre situation fiscale pour maximiser chaque dollar de revenu à la retraite, en particulier ceux provenant des programmes gouvernementaux que vous avez financés toute votre vie.
Banques, Énergie, Télécoms : pourquoi le TSX est-il un marché de dividendes incontournable ?
Pour les investisseurs cherchant à générer un revenu stable, particulièrement à l’approche de la retraite, le marché boursier canadien, représenté par l’indice S&P/TSX, est une source incontournable. Sa structure est dominée par des secteurs matures et bien établis comme les services financiers, l’énergie et les télécommunications. Ces entreprises, souvent qualifiées de « blue chips », sont réputées pour leur stabilité et leur longue histoire de versement de dividendes croissants.
Les six grandes banques canadiennes, par exemple, forment l’épine dorsale du secteur financier et sont connues pour leur résilience, même en période de crise. Elles bénéficient d’un environnement réglementaire strict qui limite la concurrence, leur assurant des profits réguliers qu’elles partagent généreusement avec leurs actionnaires. De même, les géants de l’énergie et des télécoms profitent de barrières à l’entrée élevées, ce qui leur confère un pouvoir de fixation des prix et une capacité à générer des flux de trésorerie prévisibles, idéaux pour soutenir des politiques de dividendes attractives.
Investir dans ces piliers de l’économie canadienne via des Fonds Négociés en Bourse (FNB) est une stratégie particulièrement efficace. Prenons le cas du FNB ZEB de BMO, qui offre une exposition équilibrée aux six grandes banques. Avec des frais de gestion très bas (0,28%), il permet de capter les dividendes élevés du secteur bancaire tout en bénéficiant d’une appréciation du capital, sans avoir à analyser et acheter chaque action individuellement. Cette approche simplifiée est parfaite pour les investisseurs qui recherchent un revenu passif sans la complexité de la gestion d’un portefeuille d’actions individuelles.
La performance de ces stratégies de dividendes peut être impressionnante. Par exemple, le Middlefield Innovation Dividend ETF a affiché une performance remarquable en 2024, illustrant le potentiel de rendement des FNB axés sur les dividendes canadiens. En plaçant de tels FNB dans un CELI, les dividendes perçus deviennent un flux de revenus entièrement non imposable, ce qui est un avantage considérable à la retraite.
En conclusion, pour un épargnant canadien, ignorer le potentiel de revenu du TSX serait une erreur. Il offre une combinaison unique de stabilité, de croissance et de dividendes réguliers qui en font une composante essentielle de tout portefeuille de retraite bien équilibré.
REEE familial ou individuel : quelle stratégie pour maximiser les subventions gouvernementales (SCEE/IQEE) ?
Le Régime enregistré d’épargne-études (REEE) est un outil puissant pour financer les études postsecondaires de vos enfants, principalement grâce aux généreuses subventions gouvernementales. Au niveau fédéral, la Subvention canadienne pour l’épargne-études (SCEE) ajoute 20 % à vos cotisations annuelles, jusqu’à un maximum de 500 $ par an et 7 200 $ à vie par enfant. Au Québec, l’Incitatif québécois à l’épargne-études (IQEE) ajoute 10 % supplémentaires, jusqu’à 250 $ par an et 3 600 $ à vie. Pour maximiser ces subventions, une cotisation annuelle de 2 500 $ par enfant est idéale.
Le choix entre un REEE individuel et un REEE familial dépend de votre situation. Le régime familial permet de regrouper plusieurs enfants d’une même famille sous un seul compte. Sa grande flexibilité réside dans le partage des fonds : si l’un des bénéficiaires ne poursuit pas d’études postsecondaires, les subventions et les rendements peuvent être transférés à un autre enfant du même régime. C’est un avantage considérable pour les familles avec plusieurs enfants d’âges rapprochés. Le régime individuel, quant à lui, est plus simple et peut être ouvert par n’importe qui (grands-parents, amis), mais offre moins de souplesse en cas de changement de projet.
La stratégie la plus efficace consiste à intégrer le REEE dans une planification fiscale globale. Un parent avec un revenu élevé peut créer un double effet de levier puissant. Comme le souligne une étude de cas, un parent québécois avec un salaire élevé peut utiliser le remboursement d’impôt généré par ses cotisations REER pour financer le REEE. Par exemple, un remboursement de 5 602 $ peut couvrir la cotisation annuelle optimale de 2 500 $ pour deux enfants, sans piger dans son budget courant. Cela crée un cercle vertueux : la cotisation REER génère un remboursement, qui maximise les subventions REEE, qui à leur tour génèrent des rendements à l’abri de l’impôt pour les études.
Comme le rappellent les Conseillers IG Gestion de patrimoine, « Une cotisation REEE d’au moins 2 000 $ avant le 31 décembre vous permet de recevoir la Subvention canadienne pour l’épargne-études pour cette année et deux années additionnelles, jusqu’à 5 000 $ par année ». Cette règle permet de rattraper les années où vous n’avez pas cotisé, mais il est toujours préférable de cotiser régulièrement pour profiter pleinement de la croissance composée.
En fin de compte, que vous choisissiez un régime familial pour sa flexibilité ou un régime individuel pour sa simplicité, l’important est de cotiser de manière stratégique pour capter chaque dollar de subvention disponible. C’est l’un des meilleurs retours sur investissement garantis par le gouvernement.
Comment protéger votre patrimoine face à l’inflation et aux taux directeurs de la Banque du Canada ?
Dans un environnement économique marqué par l’inflation et la fluctuation des taux directeurs de la Banque du Canada, la simple accumulation d’épargne ne suffit plus. Il est impératif d’adopter des stratégies actives pour protéger le pouvoir d’achat de votre patrimoine. L’inflation érode lentement la valeur de votre argent, tandis que les variations des taux directeurs influencent directement le rendement des obligations et le coût du crédit. Une stratégie d’investissement bien pensée au sein de vos REER et CELI peut transformer ces défis en opportunités.
La diversification reste le maître-mot. Plutôt que de conserver des liquidités qui perdent de la valeur, il est judicieux de s’orienter vers des actifs qui performent bien en période d’inflation. Les actions de secteurs défensifs, comme les biens de consommation de base, la santé ou les infrastructures, sont souvent plus résilientes, car la demande pour leurs produits et services reste stable. De même, les actions de sociétés versant des dividendes croissants offrent une protection naturelle contre l’inflation, car l’augmentation du dividende peut compenser la hausse du coût de la vie.
Pour se prémunir contre la volatilité des taux, les FNB d’obligations à rendement réel sont une excellente option. La valeur de leur capital et de leurs intérêts est indexée sur l’inflation, garantissant ainsi un rendement réel positif. De plus, la stratégie d’achats périodiques (ou « dollar-cost averaging ») est particulièrement efficace dans un marché volatil. En investissant un montant fixe à intervalles réguliers, vous achetez plus de parts lorsque les prix sont bas et moins lorsqu’ils sont hauts, lissant ainsi votre coût d’acquisition moyen sur le long terme.
Le guide ultime des FNB au Canada suggère plusieurs approches, notamment l’utilisation de FNB sectoriels comme ceux qui suivent le NASDAQ 100 ou le S&P 500 pour capter la croissance des marchés, tout en les équilibrant avec des actifs plus stables. Un rééquilibrage annuel de votre portefeuille pour maintenir votre allocation cible entre actions et obligations, en fonction de votre âge et de votre tolérance au risque, est une discipline essentielle pour naviguer sereinement dans les cycles économiques.
Protéger votre patrimoine n’est pas un acte passif. Cela requiert une veille constante et une stratégie d’investissement dynamique et diversifiée, capable de s’adapter aux vents changeants de l’économie canadienne.